Naissance de « Bucoliques »

18 Août 2018 | Actualité et projets

Il a fallu que je passe devant un terrain vague pour que je rédige le premier poème de mon recueil Bucoliques (EHJ/2014).

Une grille était entr’ouverte, et je l’ai aperçu : l’arbre de mon texte Fin de vie. La terre avait été retournée par endroits, et lui se tenait allongé au pied d’autres arbres qui étaient encore debout, semblant assister à l’agonie de leur congénère. Ses racines étaient nues, ses branches desséchées. Le ciel au-dessus de cette communauté sylvestre était d’un bleu éclatant, presque insolent. Le soleil était éblouissant.

Était-ce parce que je savais la mort de ma maman imminente ? Mais la vision de l’arbre m’a remplie d’une telle tristesse, qu’une fois rentrée chez moi, j’ai éprouvé le besoin de mettre par écrit ce que j’avais ressenti.

A la suite de ce poème, je me suis mise à en écrire d’autres au sujet de la nature. Cette nature qui me sert de thérapie quotidienne, dans laquelle je me plonge avec délice au gré des saisons, par l’intermédiaire de mon jardin ; un jardin que je voudrais pouvoir cultiver le plus longtemps possible. Puis, je me suis rendue compte que certaines de mes peintures ou sculptures pouvaient illustrer certains textes poétiques. C’est ainsi qu’est né le premier recueil.

Je suis heureuse d’avoir parlé de l’arbre du terrain vague. Il y a maintenant des immeubles à cet endroit. Me reste ce poème, témoin de l’existence du gros arbre entr’aperçu.

Ses bras de supplicié étendus vers les cieux

Semblaient dire : « Mais pourquoi, qu’ai-je donc pu faire

Pour me retrouver là, devant mes congénères ? »

Car debout, tout autour, aucun d’eux n’avait d’yeux

Pour lui qui maintenant gisait sur cette terre.

Était-il donc trop haut, malade ou bien trop vieux ?

Faisait-il trop d’ombre, ou gênait-il la vue ?

Il attendait la mort, la fin de l’agonie.

Ses racines mises à nu sous un pâle soleil,

Le grand chêne couché voyait autour de lui

Les monticules de terre, qui encore la veille,

Lui offraient couverture et réchauffaient sa vie.

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