Nostalgie
Nostalgie
Il a fallu le décès de ma maman maintenant enterrée en Champagne, et les longues conversations avec mon père, pour sentir de façon vive la nostalgie de ma contrée natale, quittée lorsque j’ai dû suivre mes parents en région lyonnaise.
J’avais 8 ans. Ce fut un arrachement. J’y laissais ma petite enfance, mes camarades, mes grands-parents.
La jeunesse a heureusement cette capacité d’adaptation qui lui permet d’avancer, de se construire à nouveau. Ma vie est à présent rhodanienne.
Mais le souvenir de ma terre d’origine a été entretenu par ceux évoqués en permanence par mes parents, surtout ma mère, dont l’esprit était irrémédiablement tourné vers ses années de jeunesse.
Je ne suis pas obsédée comme elle par les années antérieures, une fixation qui en vient à détruire l’instant vécu. Mais je ressens néanmoins le besoin d’évoquer la Champagne, que mon père a choisi de rejoindre quand son heure sera venue.
C’est sans doute une façon de me raccrocher à ceux qui me sont chers et que je ne supporte pas de voir partis. Je les installe dans des histoires où ils vont rester vivants. Elles leur confèrent une certaine forme d’éternité.
0 commentaires